Le Château d'Orthe : dit de Montréal

Vue du Château d'Orthe

Vue du Château d'Orthe

Habité par les vicomtes d'Orthe, jusqu'à la Révolution, ce logis principal de style Louis XIV surplombe la berge du Gave. Restauré jusqu'à nos jours, il a connu de multiples transformations. Depuis 1983, il est le siège de la Mairie.

Passé à la postérité sous le vocable usurpé de «Montréal» (d’abord château de la Dame de Montréal) (*), ce fut d’abord au 13e siècle un fort donjon pour surveiller et protéger le trafic fluvial autour du Port du Roc.

Vers 1515, ce fortin fut rasé et le château actuel commença à s’élever. Les travaux cessèrent en 1523 lors de l’invasion espagnole. Puis fut hâtivement achevé en 1570/1571.

Si les murailles des deux niveaux inférieurs sont bâties en bel appareillage de calcaire fin, soigneusement découpé, les deux autres étages sont en vulgaire maçonnerie de blocage puis crépis.

De la première partie de la construction datent deux très belles salles voûtées, surmontée au premier niveau de trois grandes salles: le salon de Diane (restauré), le salon des Muses et de la Musique et la salle à manger.

De la seconde campagne de construction, au 16e siècle, datent les fenêtres des 4 grosses tours cylindriques, aujourd’hui privées de leurs meneaux de pierre.

Le bâtiment subit les premières transformations au 17e siècle. Furent démolis, les fortifications qui couronnaient les tours, ainsi que les courtines. On éleva à l’Est et à l’Ouest des jardins «à la Française». Tous les fossés ayant été comblés. Au 18e siècle, la cour d’honneur trouve sa solennité : allée pavée qui passe sous le grand portail. Du 18e, également les 3 balcons centraux aujourd’hui restaurés. De chaque côté de la cour, deux pavillons avaient été construits. Il reste celui de l’Est (aujourd’hui maison particulière). Celui de l’Ouest a brûlé en 1814 ainsi que l’Eglise Ste. Catherine (14e) des Tilloliers (mariniers) qui lui était accolée.

De l’autre côté de la Route Royale : les écuries en hémicycle datent de 1745. Le long commun qui les borde est contemporain mais sa toiture a été reprise au 19ième (de même que le perron et l’escalier du château).

C’est Pierre d’Aspremont qui conduisit les travaux du château. Son fils Adrien, Gouverneur de BAYONNE, vint y mourir en 1678.

Lorsqu’arriva la Révolution, la dernière Vicomtesse Luce-Antoinette émigra en 1792. Tous ses biens furent mis en vente comme bien nationaux.

Tout trouva preneur sauf le château – un trop gros «morceau» - lorsque ses héritiers en reprirent possession, le bâtiment était en très mauvais état car il avait abrité un hôpital militaire de 1795 à 1814.

Monsieur de CAUPENNE réussit à le vendre à Pierre VILLARS, important propriétaire de la commune.

En 1881 Mme. PUYO-VILLARS propose la bâtisse à la commune qui n’a pas les moyens de l’acquérir. Alors elle met le sous-sol (caves en location) on y installe une boulangerie et un établissement de «bains-douches»!

A une date difficile à préciser la «forteresse» est transformée en Ecole par des religieuses de St. Vincent de Paul. Quelques années plus tard, de 1905 à 1914, c’est un «Pensionnat Chrétien» tenu par des laïques qui prendra la suite.

A la fin de la guerre et jusqu’à 1919, le château sert de cantonnement au 100ième Régiment d’Infanterie. A son départ, il sert de granges, de débarras, de grenier à maïs.

En 1928, M. MOTHES, antiquaire, y installe un musée.

En 1935, la Municipalité engage des transactions avec Melle. BELLOCQ.

A l’unanimité, le Conseil Municipal approuve l’achat du château en 1937.

Pour décongestionner l’école Primaire et le Cours Complémentaire, on y installe aussitôt 2 classes primaires dans les salles du rez-de-chaussée ouvrant sur les quais du Gave. Au sous-sol, on aménage une Auberge de Jeunesse.

1939, voit arriver des réfugiés Alsaciens (de BOURGFELDEN/SAINT-LOUIS) qui y trouvent un premier abri.

1941, les Allemands s’installent en conquérants dans les vieux murs qu’ils ne quitteront, vaincus, qu’en 1945. On y trouve place alors, pour un Foyer Rural.

Puis en 1946, le Maire met le château à la disposition de l’Education Nationale. Un Collège Technique s’y installe en septembre 1946. D’importants travaux de consolidation ont rendu la bâtiment habitable.

En 1973 le Collège déménage pour s’installer définitivement au quartier du stade.

Des premiers travaux de restauration (salles voûtées et salon de Diane) sont entrepris par l’Association de Sauvegarde nouvellement créée.

En 1983, la mairie de Peyrehorade prend possession des lieux, après avoir remodelé le 1er et le second étage pour les rendre fonctionnels. Elle poursuit les travaux de restauration du salon de Diane (peinture et lustrerie). La restauration extérieure du bâtiment a débuté et se déroulera en 4 phases.

(*) Il n'y eu jamais, en effet, à Peyrehorade, de château de ce nom . Le Comte Jean de Montréal-Tréville fut peu de temps (de 1775 à 1781) l’époux fantasque de la dernière Vicomtesse d’Orthe, Luce-Antoinette, fille aînée et héritière du Comte Anthoine-Melchior d’Aspremont son père.

Retrouvez l'historique du Château sous forme de dépliant à télécharger ici :